L’équilibre entre force et vulnérabilité
Lorsque je suis allée au Festival pour l’Ecole de la Vie (festival créé autour de l’éducation en général), j’ai assisté à une conférence de David Laroche.
Ce qu’il a partagé sur le sujet a fait écho en moi et j’ai eu envie de te le retranscrire ici.
Je vais faire de mon mieux pour rester au plus près de ses paroles mais il y aura forcément mon interprétation personnelle entre ce que j’ai entendu et ce que j’écris…
Le monde qui nous entoure
Quand j’ai découvert le monde de l’éducation positive, j’ai été séduite par ces préceptes de bienveillance, de non violence et j’ai tout de suite adopté ce mode éducatif tout à fait nouveau pour moi !
J’ai dévoré des bouquins sur le thème, assisté à des conférences et j’ai fait de mon mieux pour mettre en place concrètement avec mes enfants tout ce que j’apprenais.

1) Les plus
J’ai vu une réelle amélioration se mettre en place au sein de ma famille et particulièrement dans ma relation avec mes garçons.
Nous avons appris ensemble une nouvelle façon de communiquer et enrichis nos échanges.
Nous avons renforcé nos liens et créé une véritable relation de complicité
2) Les moins
Je sentais malgré tout qu’il y avait quelque chose qui me dérangeait sans savoir le nommer.
J’étais très réfractaire à toute forme d’autorité et en même temps, je constatais que je n’arrivais pas à poser de limites fermes.
Le cadre que je tentais de mettre en place avec beaucoup de bienveillance était fragile.

3) Ce que j’ai envie d’apporter
Je me suis alors demandée ce que j’avais envie d’apporter à mes enfants.
C’est important je trouve de s’inspirer pour avancer, pour évoluer mais il est bon de remettre aussi en question ce que l’on apprend et de tracer son propre chemin en fonction de ses convictions personnelles.
Nous vivons dans un monde où la violence existe et comme dit David Laroche : « Peut-être que demain on arrivera à éduquer la planète entière, mais aujourd’hui, nos enfants grandissent dans un monde où il y a de l’agressivité, où il y a des personnes qui sont violentes. Même pas parce qu’elles le veulent, mais juste parce qu’elles ne sont pas éduquer à mieux communiquer … »
A partir de ce constat, je sais que j’ai envie à la fois d’apporter beaucoup de douceur, de tendresse et de soutien à mes enfants. Et en même temps je souhaite qu’ils vivent dans la réalité de leur monde.

Les 3 paradoxes
David Laroche a évoqué 3 paradoxes les plus courants.
Je pense que l’équilibre est juste lorsque dans l’accompagnement que nous proposons à nos enfants, nous parvenons à mettre des actions en place qui se trouvent au juste milieu de chacun de ces paradoxes.
Tout est une question d’équilibre, de dosage, de mesure.
L’objectif de la parentalité est bien de préparer nos enfants à devenir des adultes autonomes, libres et heureux.
Les 3 paradoxes :
- le cadre ou la liberté
- la terre ou les étoiles
- le challenge ou le soutien

L’équilibre entre le cadre et la liberté
Trop de cadre donné à l’enfant va l’étouffer, le couper de lui même, de sa nature profonde. Cela va l’empêcher d’apprendre à sa connaître et fera probablement de lui un adulte qui a besoin d’être dirigé pour avancer parce que c’est ce qu’il aura connu toute son enfance.
Et si personne n’est la pour le guider, il se sentira perdu, abandonné et ne saura pas comment réagir.
Au contraire, trop de liberté, peut provoquer un sentiment d’insécurité chez l’enfant. Il pourra certes faire ce qui lui plaît, apprendre à faire ses propres choix, se connaître mais sans limites, sans cadre, il évoluera dans un univers parallèle qui ne correspond pas au monde réel dans lequel il vit.
Devenu adulte, cet enfant éprit de liberté risque d’avoir des difficultés à s’intégrer au monde auquel il appartient. Il peut aussi développer de nombreuses angoisses, anxiétés…

L’équilibre entre la Terre et les Etoiles
La Terre représente l’ensemble des personnes très cartésiennes, terre à terre. Celles qui ne s’autorisent que rarement à rêver ou à s’évader.
Ce sont celles et ceux qui ont un côté pragmatique et qui vont sans cesse ramener les pieds de leurs enfants sur terre et prônant la réalité : pas le temps de révasser et de toute façon, ça sert à quoi ?!
Les Etoiles, c’est le contraire. Les personnes qui croient que tout est possible, que tous les rêves sont réalisables, et que les enfants doivent avancer en conservant surtout uniquement le positif.
Ces parents la vont encourager leurs enfants à conserver leur rêves, à les cultiver même.

L’équilibre entre le challenge et le soutien
Là aussi il y a deux écoles : certains vont choisir de soutenir leurs enfants dans tout ce qu’ils entreprennent pour leur éviter d’être confrontés à une difficulté.
Cette attitude part d’une intention bienveillante mais elle peut créer une sorte de bulle autour de l’enfant. Il n’aura jamais besoin de chercher de solutions par lui même pour se sortir d’une difficulté et risque de se retrouver bien embêté lorsque cela se produira dans sa vie d’adulte.
A l’inverse, d’autres vont penser qu’il est nécessaire de challenger leurs enfants afin de lui permettre de développer des automatismes personnels pour « s’en sortir dans la vie ».
Cela peut être bénéfique pour l’enfant mais il peut aussi être amené à se construire une image du monde très combative. Le manque de soutien peut être à l’origine de grandes frustrations et d’un sentiment de solitude

Conclusion
L’idée de cet article n’est pas de juger qui que ce soit : nous avons tous un penchant vers l’un de ces extrêmes et c’est ok.
D’ailleurs il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de faire.
Selon l’éducation que nous avons reçue et selon notre personnalité, nous avons développé une tendance plutôt qu’une autre et nous souhaitons soit la même chose à nos enfants, soit tout le contraire.
La plupart des mamans de cette communauté, vont sans doute se reconnaitre dans la liberté, les étoiles et le soutien. C’est donc qu’il est nécessaire de développer l’autre côté pour équilibrer la relation et l’accompagnement.

Quand tu comprends que c’est toujours ce que tu n’as pas qu’il est important de travailler, de développer, tu as tout compris. Et même si tu te dis « mais moi je n’ai pas envie d’avoir trop les pieds sur terre, je trouve que les rêves sont importants ! » c’est vrai, je suis d’accord avec toi.
Mais pour donner un équilibre à ton enfant, il lui faudra expérimenter les deux côtés ! Chaque côté à forcément quelque chose à t’apporter.
Rappelle toi qu’on apprécie encore plus les bons moments quand on en traverse des moins bons. Tout est une question d’équilibre finalement et tu peux remarquer que dans la vie en général, tout s’équilibre naturellement à un moment ou à un autre.
Je t’invite à partager en commentaire ce qui te semble être le plus proche de ta personnalité et nous dire ce que tu vas développer à partir d’aujourd’hui pour accompagner ton enfant dans la bienveillance et la réalité de son monde.