Le soir, dans ma tribu, nous avons un rituel : celui du câlin.
Je laisse mes enfants se coucher chacun dans leur lit et je viens leur faire un doux câlin avant de les laisser s’endormir.
Mon petit est un grand fan des câlins et les pratique très régulièrement dans la journée. Avec moi mais aussi avec ses copines d’école et sa maitresse !
Mon grand, lui est plus distant ou alors plutôt pudique sur ce sujet. Il m’en demande peu au cours de la journée mais je vois parfois qu’il n’ose pas. Alors je lui en propose.
Depuis quelques temps, j’ai remarqué qu’au moment de notre rituel du soir, quand je lui fais son câlin, il ne me le rend pas. Il le prend mais de mon côté, je ne sens pas son retour, son étreinte.
Quand il était bébé, j’adorais le blottir contre moi et j’avais envisagé que l’on puisse faire des câlins librement, sans tabou, sans gêne, même quand il serait devenu adulte.
Avec mes propres parents, ce ne sont pas des pratiques que nous avons et je voulais vraiment développer cette proximité avec mes enfants. Cultiver cette connexion de coeur à coeur entre mes enfants et moi.
Aussi quand je constate ce « non retour », je le prends d’abord avec frustration et agacement, un peu contre moi. Je me sens rejetée.

Alors j’abrège parfois les câlins ou pire je l’accuse de ne pas vouloir m’en faire !
N’importe quoi quand j’y repense !!
Heureusement un jour je prends conscience de mon erreur. Au fait, je n’ai jamais pris la peine d’expliquer à mon fils comment faire pour échanger un câlin.
Ca me semblait si évident et naturel que je n’ai pas imaginé une seule seconde qu’il puisse juste se sentir maladroit dans cette pratique.
Fière de ma prise de conscience, j’attends le prochain soir pour me lancer dans une explication du câlin. Je lui transmets les secret du câlin échangé, la posture qu’il peut adopter pour que l’autre sente aussi le câlin qu’il donne. La préciosité de ce moment de partage entre nous.
Le message passe très bien.
Le lendemain, je me dirige vers lui alors qu’il était en train de jouer tranquillement. Je lui propose de faire un câlin, il accepte et là…pas de retour ! Je me dis que c’est foiré ! Mon explication n’a pas aboutit et je n’ai peut être rien compris à son attitude !
La journée se termine, mes enfants se couchent. Je viens vers eux pour notre câlin du soir.
Et là, mon grand ouvre ses bras en grand et me serre fort contre lui. Je lui rends son étreinte et je sens un sentiment immense de gratitude que je partage avec lui : « il est génial ce câlin » !

Il avait juste besoin d’être un peu guidé pour apprendre à se connecter à l’autre.
Cette expérience m’a permis de me rendre compte que même si les enfants apprennent en observant, ils ont malgré tout besoin d’être guidés. D’un enfant à l’autre, le domaine sera différent mais il y a forcément des choses pour lesquelles ton enfant a besoin d’être encore plus guidé.
Par exemple :
- pour se laver : même si tu as laver ton enfant pendant des années, il ne sait pas forcément de quelle manière s’y prendre tout seul. Il aura tendance à ne laver qu’une ou deux parties de son corps.
- pour se moucher : là encore, ton enfant a beaucoup observé mais il a peut être besoin de tes explications pour comprendre faire tout seul : se boucher une narine et souffler avec l’autre puis inverser…
- pour s’habiller : par quel vêtement il commence ? Comment fait-il pour ne pas tomber quand il enfile son pantalon ? Comment enfiler son pull ?…
- pour ranger ses jouets : face à la montagne, il peut se décourager ! Prends le temps de lui expliquer comment s’y prendre : approcher un panier pour ne pas tout transporter dans ses petites mains…
- pour mettre la table
- …

Voici les 5 étapes à retenir pour guider ton enfants dans ses apprentissages, là où il semble plus en difficulté :
1-Prendre conscience
Ce qui te semble évident, ou semble facile pour l’un de tes enfants ne l’est pas forcément pour tous. Chacun d’entre nous avons avons nos forces et besoin d’être un plus guidé sur certaines choses.
2-Observer
Prends le temps d’observer ton enfant. Quand il joue, quand il répond à tes demandes, quand il fait du sport, dans ses actes de vie quotidienne…et mets en avant les situations qu’il aurait besoin que tu lui expliques à nouveau ou autrement.
3-Expliquer
Prends le temps de lui expliquer d’une façon plus détaillée de quelle façon il peut s’y prendre pour y arriver. Invite le à reformuler pour être certain(e) qu’il ait bien compris.
4-Encourager
Ton enfant a besoin de ton soutien et parfois encore plus de tes encouragements. N’hésites pas à lui montrer et à lui dire que tu sais qu’il va y arriver.
5-Souligner les réussites
Quand tu remarques ses progrès, soulignes ces réussites. Sans en faire des tonnes, il faut être convainquant ! Le fait que tu le remarques et que tu le lui dises vas le motiver et le rendre fier de lui.